Historique

Couvent de la Congrégation des Soeurs du Saint-Rosaire

En 1874, monseigneur Jean Langevin met sur pied une association consacrée à l’éducation chrétienne dans les écoles de son territoire. L’année suivante, sœur Élisabeth Turgeon arrive à Rimouski et devient la directrice de l’organisation.

C’est le 12 septembre 1879 que l’évêque fonde la congrégation des Sœurs des petites écoles, qui devient, à partir de 1891, les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire. Jusqu’en 1906, les religieuses occupent successivement différents immeubles de la ville, dont la première église de pierre de Rimouski (aujourd’hui Musée régional de Rimouski).

Construite de 1905 à 1907, la maison mère présente une partie centrale qui se distingue par la disposition symétrique des ouvertures et la sobriété de l’ensemble. Elle respecte les plans du chanoine Georges Bouillon. En 1908, une statue de Notre-Dame du Rosaire en bois recouverte de plomb, donnée par monseigneur Majorique Bolduc, est installée sur la façade. L’aile à l’est du bâtiment est construite en 1939, alors que celle du côté ouest est ajoutée en 1957.

La communauté ouvre en 1941 l’Institut familial pour préparer les jeunes filles à leur rôle au sein du foyer et de la famille. À partir de 1953, l’Institut familial occupe, sur l’avenue Belzile, un nouvel édifice construit selon les plans de l’architecte Albert Leclerc. L’institution est vendue en 1979 et devient une résidence pour personnes âgées, l’actuel Manoir Les Générations.

En 2009, la communauté fait ériger un nouveau bâtiment de quatre étages situé du côté ouest du monastère. Inauguré en 2011, cet immeuble est l’un des premiers dans l’Est du Québec à respecter les principes du développement durable LEED. Il favorise l’efficacité énergétique en utilisant la géothermie et l’énergie solaire. L’approbation LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) désigne un système de certification nord-américain de standardisation des bâtiments à haute qualité environnementale, créé en 1988 .

À l’intérieur de la maison mère, le Musée des Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire présente l’histoire et la mission de la congrégation. Il est accessible par une porte située derrière le couvent.

Exploitation agricole

Cette exploitation agricole permet de combler la plupart des besoins alimentaires et matériels afin d’assurer à la congrégation une autonomie financière. En 1925, une grange-étable est construite sur le terrain adjacent à la maison mère. Plusieurs bâtiments, dont une porcherie, un poulailler et une bergerie, s’ajoutent par la suite. Cette exploitation agricole obtient en 1933 la médaille d’argent du Mérite agricole dans la classe amateur et, en septembre 1940, la médaille d’or.

Des terres sont acquises par la congrégation jusqu’en 1949. La congrégation exploite également un rucher, un verger ainsi qu’une serre. Le 11 février 1991, la communauté décide de vendre ses terres, situées au sud de la 2e Rue, à la Ville de Rimouski. En 2009, un quartier résidentiel (Prés du Saint-Rosaire) est aménagé sur les anciennes terres agricoles qui ont assuré l’autosuffisance alimentaire de la congrégation pendant plus de 90 ans . En 2014, les Sœurs de Notre-Dame du Saint-Rosaire décident de procéder au démantèlement de la grange-étable.

Chapelle

Une première chapelle rectangulaire est édifiée en 1909. Comme elle est devenue trop petite, les religieuses entament la construction d’une seconde chapelle en 1956. Inspirés par le culte du rosaire, les plans de la chapelle sont d’Albert Leclerc. Éliud Pelletier est l’entrepreneur chargé des travaux. Le lieu de culte de forme décagonale est complété en 1959 et consacré par monseigneur Charles-Eugène Parent.

Les trois arcs du chœur représentent le diadème de Marie. Chaque arc évoque un mystère du rosaire. Celui de gauche représente la Nativité, celui du centre, la crucifixion, alors que celui de droite évoque le couronnement de Marie. Des grains de chapelet se rencontrent sous la clef de voûte, joint sous une églantine dorée. Différents types de marbres italiens ont été utilisés à l’intérieur de la chapelle : travernio romano, brescia aurora qui a une teinte ambrée, bianco statuario et du marbre blanc pour les autels. Les verrières, qui représentent le M de Marie et les cercles de la Trinité, sont une réalisation de l’artiste français Max Ingrand. (Circuits Rimouski, 3e édition, 2018)