Les grands dossiers

Cathédrale de Rimouski

Après de nombreuses années de fermeture et de litige entourant la cathédrale, la saga prend fin avec des changements au sein du conseil de fabrique. Le travail débute pour sa réouverture officielle. Une aide financière pour la réfection de la toiture a été confirmée, bien qu’elle soit en deçà du montant espéré. La Cathédrale a accueilli des événements dans les derniers mois et des activités de financement sont prévues pour l’année prochaine. 

Ateliers Saint-Louis

En mai 2022, la Ville de Rimouski annonce qu’elle donne 4 mois à quiconque pour lui proposer un projet pour la vente des Ateliers Saint-Louis au coût symbolique de 1$. Après ce délai, l’administration municipale va considérer les projets de démolition et de modification sans prise en compte du caractère patrimonial du bâtiment. Nous rappelons que le bâtiment des Ateliers Saint-Louis est inhabité depuis 2011 et à été menacé de démolition à quelques reprises. En septembre, le Comité de sauvegarde des Ateliers Saint-Louis dépose officiellement un projet à la Ville de Rimouski. Après une première rencontre, ce comité travaille à détailler le plan financier afin de prouver la viabilité du projet.

Grand Séminaire

Le Grand Séminaire se voit accorder un statut de protection par la Ville de Rimouski, coïncidant approximativement avec le moment où le bâtiment est mis en vente. Le règlement de citation vient protéger différents éléments architecturaux lors de demandes de travaux de rénovation. L’archevêché mentionne que la transaction pourrait servir à financer le projet de réfection de la Cathédrale. Le bâtiment est toujours en vente après le refus de deux offres d’achat. 

Maison mère des sœurs du Saint-Rosaire

Un projet majeur de changement de vocation de la Maison mère des sœurs du Saint-Rosaire, incluant des logements sociaux, est en développement. On accuse des retards en raison de l’augmentation des coûts des matériaux. Le bâtiment est, comme le Grand Séminaire, cité par la Ville de Rimouski. 

Maison du gardien du Parc Lepage

Un groupe de citoyen·nes ont travaillé afin de réaliser un projet de Maison des jeunes dans la Maison du gardien du Parc Lepage. Cette initiative a pour objectif de participer à enrayer la violence dans le parc et d’offrir des services aux jeunes. Depuis plus d’un an, la police intervient dans le parc en raison de bagarres organisées par des jeunes.  La Ville de Rimouski, propriétaire du bâtiment inoccupé depuis quelques années, a signalé ne pas soutenir le projet et vouloir le démolir ou le déménager.

Les démolitions et annonces de démolition

L’église Sainte-Agnès, près du fleuve, entre Rimouski-Est et le centre-ville, est appelée à être démolie pour la construction de deux tours à logement par le Groupe immobilier Tanguay et les sœurs Dionne, propriétaires.

Après de nombreuses années de discussion, le centre commercial de la Grande Place est démoli. Un complexe de logements va être construit par le Groupe Sélection sur le site. Sans pour autant menacer le projet, nous apprenions récemment que le Groupe Sélection s’est placé à l’abri de ses créanciers. 

La Société  immobilière GP a annoncé son intention de démolir l’ancienne École moyenne d’agriculture dont elle est propriétaire. Cette dernière possède le bâtiment et l’a laissé inoccupé depuis environ 2014. Au dernières nouvelles, aucune démarche officielle n’a été entreprise auprès de la Ville.

Vente et volontés d’achat

Riki Bloc, coopérative offrant des services d’escalade, a annoncé travailler à l’acquisition de l’église Saint-Yves dans Rimouski-Est.

Telus annonce son intention de vendre l’édifice Paul-Émile Gagnon, fortement lié à son histoire institutionnelle, en raison de la place prise par le télétravail depuis la pandémie.

Le bâtiment fédéral sur l’avenue Cathédrale est vendu. Le nouveau propriétaire, qui tempère ce qui avait été dit sur son état de dégradation, y projette une vocation commerciale.

Finalement, la Gare de Rimouski est acquise par la Ville de Rimouski. 

Entretien et rénovation

Le Théâtre du Bic est fermé pour rénovation. Le Musée régional de Rimouski, quant à lui, a commandé un carnet de santé du bâtiment. 

Ici et ailleurs : Les grandes tendances en patrimoine bâti de 2022

Le patrimoine a été très présent dans les médias, ainsi que dans les décisions et actions des instances publiques. Quelques sujets sont revenus plus souvent que d’autres.

Le projet de loi modifiant la Loi sur le patrimoine culturel est entré en vigueur et certaines de ses dispositions commencent à faire l’objet d’ajustements par les municipalités et MRC. La Loi faisait suite à un rapport négatif de la vérificatrice générale du Québec déplorant le manque de stratégie et de leadership du ministère de la culture et des communications en patrimoine immobilier. Ces modifications à la loi donnent plus de pouvoir dans les mains des municipalités et MRC qu’auparavant. Plusieurs d’entre elles se dotent ou revoient leur inventaire du patrimoine bâti, mettent en place des règlements de démolition, d’occupation et d’entretien des bâtiments. De nouveaux outils pour contrer l’inoccupation et les démolitions sont aussi maintenant entre les mains des villes. 

Les processus pour assurer la sauvegarde, les conversions et les ventes d’églises explosent dans la ruralité. Mentionnons uniquement ici l’église de Saint-Simon qui a été vendue et tandis que celles de Trois-Pistoles, Saint-Donat et Val-Brillant ont annoncé être en réflexion pour assurer leur avenir. Certains projets de changement de vocation sont cependant freinés par l’augmentation généralisée des coûts de matériaux. 

L’érosion côtière a forcé, cette année encore, de nombreux travaux sur le rivage. Sainte-Luce et Sainte-Flavie ont effectué une opération qui n’a jamais été vue auparavant afin de sauvegarder les maisons en péril par l’érosion: la mise en enchère avec la promesse de les déménager.  Plusieurs de ces maisons ont trouvé preneur. 

La crise du logement qui sévit à Rimouski et ailleurs a également orienté les discours concernant le patrimoine bâti. Alors que pour certain·es l’urgence de la situation les entraîne à vouloir démolir d’anciens bâtiments pour en construire de nouveau plus hauts et avec plus d’occupants, d’autres suggèrent que le patrimoine bâti est une solution aux problèmes. Ils invitent à penser aux bâtiments patrimoniaux vacants comme levier pour contribuer à la création de nouveaux logements et locaux rapidement, avec une économie de moyens, tout en sauvegardant le tissu urbain et son sens. 

L’occupation transitoire, une stratégie innovante pour améliorer le changement de vocation de bâtiments fait de plus en plus parler. Les projets de requalification de bâtiment sont d’envergure et prennent souvent plusieurs années. Pendant cette période, les bâtiments sont le plus souvent inoccupés, ce qui contribue à leur dégradation et à la dévitalisation des quartiers. L’occupation transitoire consiste à occuper rapidement un bâtiment vacant, pendant la période d’élaboration d’un projet pérenne, afin de tester des occupations. On parle de « connecter des bâtiments sans occupants à des occupants sans bâtiments ». 

Le patrimoine moderne a lui aussi fait l’objet d’une grande couverture médiatique. On y dénonce sa démolition fréquente et inconsidérée qui serait causée par son incompréhension et le fait qu’il n’est généralement pas inclus dans les inventaires, premier outil des municipalités pour la sauvegarde du patrimoine. L’organisme Docomomo et plusieurs chercheur·euses travaillent à redorer ce patrimoine mal-aimé en dévoilant comment il témoigne de fait social et identitaire québécois, telle la banlieue. 

Pour finir

L’année 2022 a vu plusieurs projets s’élaborer, mais peu se concrétiser. Ainsi, de nombreux bâtiments restent frappés par l’incertitude quant à leur avenir, jusqu’à la réalisation des projets. L’année 2023 risque donc de voir la situation se clarifier: de nouveaux bâtiments pourraient être sauvés ou disparaître. Nous soulignons la volonté et le temps que mettent différents groupes citoyens, entreprises et organismes à mettre la sauvegarde du patrimoine au cœur de leur projet. Nous leur souhaitons, pour l’année 2023, des débouchés positifs. Maison des jeunes, logements sociaux, locaux culturels et communautaires et déménagement de bâtiments menacés par l’érosion pour la rétention des habitant·es: le nombre important de bâtiments vacants doublé des différentes crises et situations problématiques invitent à considérer le patrimoine comme une opportunité à saisir pour le développement de nos communautés.

Pour lire les nouvelles entières:

Cathédrale:

Ateliers Saint-Louis:

Grand Séminaire:

Maison mère des soeurs du Saint-Rosaire:

Maison du gardien du Parc lepage:

Démolition de la Grande Place:

Église Sainte-Agnès:

École moyenne d’agriculture:

Édifice Paul-Émile Gagnon:

Église Saint-Yves et le Riki bloc:

Gare de Rimouski:

Bâtiment fédéral sur l’avenue Cathédrale:

Musée régional de Rimouski

Rénovation au Théâtre du Bic:

Érosion côtière:

Loi sur le patrimoine culturel:

Patrimoine moderne:

Occupation transitoire: